Relikto

May 21, 2024

Avec un casque sur les oreilles, le public est invité à déambuler dans les différents lieux pour être empreint de cette histoire.

« Stalker », version opéra

Avec Thierry Pécou, à la composition, et Jean-Christophe Blondel, à l’écriture du livret et la mise en scène, Stalker devient un opéra en écoute immersive et une déambulation dans des lieux de patrimoine. La pièce est présentée les 22 et 23 mai à Rouen pendant Curieux Printemps, le 29 août à Écausseville et le 31 aout à la filature Levavasseur dans le cadre de Normandie impressionniste.

Visuel : Christophe Caffier

Jean-Christophe Blondel est revenu à Stalker. Il a eu une première approche pendant Le 55. Cette fois, l’objectif n’a pas été de présenter une pièce. « Le texte ne me semble pas assez théâtral. Dans le film de Tarkovski, les images sont sublimes. Si on les enlève, il devient indigeste ». Jean-Christophe Blondel préfère faire un détour par l’opéra où « la musique joue ce rôle d’une beauté spirituelle et divine ». Après L’Invention de Morel, il poursuit une aventure artistique avec le compositeur et pianiste, Thierry Pécou, fondateur de l’ensemble Variances.

Le metteur en scène de la Divine Comédie, auteur du livret, a souhaité « revenir à l’essence du scénario de Tarkovski. Il y a des passages narratifs, d’autres plus philosophiques. Nous ne sommes pas seulement dans l’action et dans le dialogue ». Il a ainsi concentré son histoire sur trois personnages : le scientifique, le religieux et Stalker, le guide des deux premiers dans la Zone. « Il est dans une simplicité de vie et parvient à accéder à une spiritualité. Il vit par amour de l’humanité ». Ce sont trois figures différentes avec trois rapports aux mystères du monde. « Un personnage est remué par les deux autres. En fait, tout le monde est perdu parce qu’ils sont dans le doute sur tous les aspects », commente Jean-Christophe Blondel.

Une dimension spirituelle

La dimension spirituelle est une constante dans la musique de Thierry Pécou, artiste aux multiples inspirations. « J’ai ajouté des influences orientales et indonésiennes. Ce ne sont pas des citations mais une trame souterraine ». Pour ce spectacle, le compositeur rouennais a cherché une forme musicale qui « privilégie la clarté du texte. Nous sommes même parfois dans la chanson populaire. Le texte est encadré par des événements musicaux ». Il a aussi souhaité rester loin de l’atmosphère du film de Tarkovski tout en préservant le même rythme lent. « Cela permet d’être fidèle à sa vision et d’être proche d’une spiritualité ».

Stalker devient ainsi un voyage initiatique à suivre les 22 et 23 mai à Rouen, le 29 août à Écausseville et le 31 août à la filature Levavasseur. Avec un casque sur les oreilles, le public est invité à déambuler dans les différents lieux pour être empreint de cette histoire. Thierry Pécou a dû ainsi jouer avec les codes de l’opéra et effectué un travail sur des nappes de sons électroniques. « Le mixage en direct permet de renverser les perspectives » et d’entrer dans cette étrange Zone.

Maryse Bunel

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