Onze madrigaux pour contre-ténor et petit ensemble instrumental
Conçu pour le contre-ténor Serge Kakudji accompagné de quatre musiciens de l’Ensemble Variances, Madrigali est un parcours poétique et musical intimiste du compositeur Gualtiero Dazzi qui crée à son tour ses propres madrigaux.
La création musicale sur un livret d’Élisabeth Kaess incorpore trois madrigaux du Septième Livre de Claudio Monteverdi arrangés pour les sonorités modernes d’une combinaison instrumentale très « rock » incluant une guitare électrique, un piano électrique Fender Rhodes et autres sons de synthèse.
Des poèmes de René Char – qui cite Monteverdi dans son recueil Lettera amorosa – viennent répondre à ceux des poètes italiens de la Renaissance dans un dispositif scénique sobre constitué de trois « voiles » en papier froissé transparent imaginés par la plasticienne Véronique Thiery-Grenier.
Parcours poétique et musical
Alternant « recitar cantando » et passages chantés où la ligne vocale se déploie en de véritables moments lyriques, la partition de Madrigali cherche à créer une continuité musicale et dramatique avec une certaine forme de « narrativité », par-delà la construction en quatorze stations qui fait s’alterner et se répondre les madrigaux contemporains et baroques.
Gualtiero Dazzi nous livre ici une œuvre en dialogue avec Claudio Monteverdi, le compositeur qui a réussi de la façon la plus intense la « révolution » de l’intégration organique du texte à la musique, en rendant à cette dernière sa liberté d’être le véhicule de tous les affects et de toutes les émotions.
Le répertoire baroque du XVIIè siècle italien met particulièrement en valeur les troublantes qualités intrinsèques de la voix de Serge Kakudji : une étendue vocale exceptionnelle, allant de la chaleur de la voix de baryton à la finesse d’une voix de mezzo-soprano, ainsi qu’une plénitude lui permettant une palette dynamique qui peut rester dans une intimité introspective, mais également remplir l’espace d’une grande salle de théâtre.
René Char et la musique de Monteverdi
Pourquoi René Char choisit-il de confier en 1952 l’un de ses poèmes à la musique, en lui donnant pour titre celui d’un madrigal de Monteverdi ? Rien ne semblait présager alors d’une union possible entre sa poésie et la musique, le poète préférant s’entourer du silence pour écrire.
En 1963, après quatre années de travail avec l’auteur, un éditeur genevois fait paraître une édition de luxe de la Lettera amorosa, avec des illustrations de Georges Braque et un enregistrement de l’œuvre de Monteverdi réalisé à cette occasion*.
Près de soixante ans plus tard, nous souhaitons faire résonner à nouveau les deux œuvres ensemble, en retenant quelques fragments qui semblent se répondre et se commenter par-delà le temps et en ajoutant quelques poèmes ou extraits choisis dans l’ensemble de l’œuvre de René Char et qui viennent entrer en dialogue à leur tour avec les poèmes de Bernardo Tasso, Battista Guarini et Claudio Achillini.
* Danièle Leclair, « Lettera amorosa », in Dictionnaire René Char.
Vidéo
Presse
Distribution
LIVRET ET DRAMATURGIE
Élisabeth Kaess,
d’après Bernardo Tasso, Battista Guarini, Claudio Achillini et René Char
MUSIQUE
Gualtiero Dazzi et Claudio Monteverdi
ARTISTE INVITÉ
Serge Kakudji contre-ténor
ENSEMBLE VARIANCES
Thierry Pécou piano électrique
Carjez Gerretsen clarinette
Elisabeth Koch contrebasse
Pierre Bibault guitare électrique
SCÉNOGRAPHIE
Véronique Thiery-Grenier
Informations
Véronique Grenier Gualtiero Dazzi
Coproduction Scène nationale de Belfort, le Grrranit et Ensemble Variances. Avec le soutien exceptionnel de l’Académie des beaux-arts, du Centre national de la musique et de la fondation Jan Michalski. Pour son œuvre musicale Madrigali, le compositeur Gualtiero Dazzi a reçu l’aide à l’écriture du Ministère de la Culture - DRAC Bourgogne-Franche-Comté.